Le cancer de la prostate n’est pas qu’une maladie d’hommes, c’est une épreuve de vie qui touche le corps, le cœur et le couple. Il questionne la virilité, le désir, la confiance, la communication.
Et s’il bouleverse la sexualité, il peut aussi devenir une invitation à redéfinir l’intimité autrement : avec lenteur, bienveillance, et un regard neuf sur le plaisir et la tendresse.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme après 50 ans. La prostate, petite glande située sous la vessie, participe à la production du liquide séminal. Avec l’âge, ses cellules peuvent se modifier et donner naissance à une tumeur, souvent silencieuse dans ses débuts.
- L’âge (principal facteur)
- Les antécédents familiaux
- Les déséquilibres hormonaux
- Une alimentation riche en graisses animales, pauvre en fibres
- La sédentarité, le tabac, l’alcool
- Certains facteurs inflammatoires chroniques
- Difficultés urinaires (besoins fréquents, jet faible, douleurs)
- Douleurs pelviennes ou lombaires
- Diminution de la libido, troubles de l’érection
- Fatigue persistante
Le traitement dépend du stade du cancer, de l’âge et de l’état général du patient.
- Surveillance active (quand la tumeur évolue lentement)
- Chirurgie (prostatectomie) : ablation partielle ou totale de la prostate
- Radiothérapie / curiethérapie
- Hormonothérapie : blocage de la testostérone pour freiner la croissance tumorale
- Chimiothérapie (dans les formes avancées)
- Dysfonction érectile
- Sécheresse ou absence d’éjaculation
- Incontinence urinaire
- Fatigue
- Baisse du désir, perte de confiance en soi
Il existe plusieurs traitements médicaux efficaces, prescrits selon le profil du patient et le type de traitement subi.
Sildénafil (Viagra), Tadalafil (Cialis), Vardénafil (Levitra), Avanafil (Spedra). Ils facilitent l’afflux sanguin dans le pénis, mais nécessitent une stimulation sexuelle. Parfois utilisés à faible dose quotidienne, ils contribuent à une rééducation érectile progressive.
Elles consistent à injecter un produit (souvent à base d’alprostadil) directement dans le pénis pour provoquer une érection. Très efficaces, elles demandent un apprentissage médical encadré.
Un appareil mécanique crée un afflux sanguin dans le pénis, puis un anneau maintient l’érection. Solution non médicamenteuse, utile pour la rééducation.
En dernier recours, une prothèse (semi-rigide ou gonflable) peut être proposée. C’est une solution définitive mais satisfaisante pour certains couples.
Souvent méconnue, elle est fondamentale après chirurgie ou radiothérapie. Le périnée masculin soutient la vessie, contrôle les fuites urinaires et participe à l’érection. Un travail avec un kinésithérapeute spécialisé aide à renforcer les muscles, améliorer la continence et retrouver des sensations érectiles.
Elles ne remplacent pas les traitements médicaux, mais accompagnent la récupération et le bien-être global :
- alimentation anti-inflammatoire
- activité physique douce
- méditation, acupuncture
- phytothérapie
- massages énergétiques.
Le cancer de la prostate touche une zone intime, au cœur même de la virilité. Mais au-delà du corps, il vient aussi bousculer la confiance, le désir et la relation.
L’après-cancer s’accompagne souvent d’un sentiment de perte de repères sexuels et identitaires. Certains hommes se sentent diminués ou craignent de ne plus être désirables. Le silence s’installe souvent là où la parole serait la plus libératrice.
Être le conjoint d’une personne touchée par ce cancer, c’est vivre entre l’amour, la peur et la frustration. Beaucoup se sentent impuissant·es ou mis·es à distance. Pourtant, l’amour ne s’efface pas : il change de langage.
Le couple devient le cœur du réapprentissage : trouver de nouveaux rythmes, de nouvelles façons d’aimer autrement. Les rapports peuvent être plus rares, mais plus doux, plus profonds, plus vrais. La parole devient la première caresse.
La sexothérapie accompagne ces transformations avec bienveillance. Elle aide à comprendre, exprimer et réinventer sa vie intime. Elle favorise la confiance, la communication et la redécouverte du plaisir.
La sexualité après un cancer de la prostate est possible. Elle demande du temps, de la patience et de la curiosité. Prendre soin de sa santé sexuelle, c’est aussi prendre soin de sa vitalité, de sa relation et de son désir de vivre.
Pour aller plus loin :
Consultations sur rendez-vous en présentiel ou en ligne :
sandra-frieden-sexotherapeute.com